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Photo du rédacteurCommune de Chavannes

L'accueil en milieu familial: l'ADN de Gabrielle Brunner

Établie à Chavannes depuis l’âge de 2 ans (av. de la Gare 4), cela fait 58 ans que Mme Gabrielle Brunner vit à Chavannes. Mariée, mère de deux filles : Magali et Christelle, elle est devenue grand-mère à l’âge de 46 ans. Intéressée depuis toujours par l’éducation et le lien aux enfants, à ses 16 ans, elle avait failli se lancer dans une formation de «jardinière d’enfants» … Finalement, elle étudia la vente en papèterie et passa la majeure partie de sa vie professionnelle dans ce domaine (Krieg et Kramer à Lausanne). Cela ne l’a pas empêchée d’accueillir, chez elle, de nombreux enfants, pendant plus de 30 ans dans son cadre familial.


Au début des années 90, elle commence à accueillir des enfants de proches et amis «comme ça». Trouvant l’expérience intéressante, elle s’affilie ensuite au réseau alors géré par la Commune d’Ecublens, en se disant qu’elle pouvait se lancer dans cette activité dans un cadre plus officiel. Rapidement, des enfants lui sont adressés et, depuis, ça ne ce n’est simplement jamais arrêté.


À ce propos, elle précise que les enfants ne font pas que de «passer» chez elle, mais viennent et profitent souvent de son accueil sur de relativement longues périodes de leurs vies. Usuellement, les enfants commencent à la fréquenter proche de l’âge de scolarisation et restent jusqu’à l’âge de 10 ans environ. Les rythmes d’accueil sont très différents : parfois les enfants viennent quelques heures par semaines, parfois ont des jours fixes.


À ses yeux, toute l’organisation demande déjà de bien savoir planifier et faire les choses en ordre. De plus, il faut savoir les occuper : aller dehors, faire des bricolages, varier les activités, faire des pique-niques, des goûters, des jeux… en résumé savoir en prendre soin. C’est-à-dire leur donner des moyens de s’exprimer, d’être créatif, d’apprendre et de gagner en autonomie, à devenir tolérant…


Les enfants accueillis sont de tous âges, de genres différents, de toutes cultures et origines. Nous sommes à Chavannes. Cette diversité, c’est une véritable petite école de vie. En 30 ans, «Gaby» a été autant infirmière, cuisinière, éducatrice, psychologue, accompagnatrice, confidente, et parfois même amie… bien sûr, la qualité de la relation diffère selon les enfants. Au fils des années, accompagner tous ces enfants lui a également appris la tolérance et lui a (re) dévoilé la valeur, la spécificité relative d’être un enfant. Soit : d’avoir le droit d’expérimenter, de réussir, de rater, de faire des bêtises, d’apprendre, de faire rire…


Les yeux amusés, des souvenirs lui reviennent :

Un jour une petite avait appelé un plat de spaghetti les «pas de ski». C’est une expression fabuleuse qui lui est toujours restée.

Une fois, une des petites qu’elle a accueillie des années – la petite Jessica, lui a envoyé une photo de son bébé fraichement né… quelle émotion !

Le tout premier enfant qu’elle a accueilli l’appelle toujours pas son prénom quand ils se croisent dans les rues et il s’inquiète également de sa santé et de son actualité. Ces petits échanges sont très importants pour elle.

Avec «Jennifer» elles boivent un café tous les mercredis depuis 26 ans…

Un autre souvenir est lié à «Ludo» qui a été marquant part l’intensité de sa présence. La profondeur du lien établit l’a toujours étonnée. Il est vrai que celui-ci utilisait très intensément les possibilités d’accueil et avait même profité de nuits de garde. Contre toute attente, cette relation est devenue un pilier central de sa vie. Un exemple clair de ce que peut créer ces accueils en allant bien au-delà d’un simple «service» qu’un adulte rendrait à un enfant. On parle d’enrichissements communs surprenants…

Les yeux dans le vide, apaisée, elle souligne que cela pourrait être dit de chaque enfant accueilli : «c’est à chaque fois une relation unique, une chance unique».

Au fils des années, la qualité de son accueil a fait écho et de nombreux parents se sont adressés à l’AJESOL en demandant l’accès à l’accueil proposé par Gaby. Parfois, malheureusement, il n’a pas été possible de répondre à toutes les demandes… Gaby est fière de cette reconnaissance de la part du voisinage.


Par ailleurs, les accueils ont également motivé son mari (ancien employé communal) à cuisiner pour les enfants. Bien entendu, elle rappelle que l’accueil en milieu familial, c’est aussi une histoire de couple. Sans un accord commun, ces accueils sont impossibles. Il faut que ce soit une affaire de famille, clairement discutée, négociée et organisée.

Aujourd’hui, la structure d’Accueil de Jour des Enfants de l’Ouest lausannois (AJESOL) a remplacé, depuis longtemps, l’ancien réseau coordonné par Ecublens. «L’accueil», en général, s’est largement professionnalisé et Gaby est devenue une professionnelle «Accueillante en Milieu Familial» reconnue. L’AJESOL coordonne ainsi toutes les AFM réparties sur St-Sulpice, Écublens et Chavannes-près-Renens afin de répondre le plus adéquatement possible à toutes les demandes en fonction des lieux précis où habitent les parents concernés. De plus, Mme Maria Gomez – coordinatrice des AMF pour l’AJESOL, suit activement chaque accueillante, afin de veiller à soutenir les accueils, à proposer d’éventuelles formation et informer sur différentes thématiques en lien. Faire partie du «réseau» c’est un peu faire partie d’un groupe, d’une famille qui a en commun de partager son intérêt des enfants et de leur accompagnement.


Gaby relance et conclut : «à quand votre tour de vivre des pas de skis dans votre vie» ?


Alain Plattet

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